Droits de l'Enfant en Tunisie : Retour sur le classement Kids Rights Index 2020

Dans cette terre perpétuellement révolutionnaire, il y a bien des choses qui ravissent en dépit des moult manquements et errances ayant marqué les dernières années. Les droits de l'enfant par exemple.

An après an, la Tunisie continue à scintiller dans le Top-20 mondial des pays aux législations protégeant au mieux leurs populations juvéniles. Notre cadre légal ne manque guère de mesures solonelles et drastiques en faveur de l'enfant tunisien, nous citons :

- Les intérêts supérieurs de l'enfant qui l'emportent sur ceux des parents en cas de procès familial (schéma),
- Le droit à la santé, aux soins, à l'éducation et à l'enseignement, au titre du même article 47 de la Constitution (schéma),
- Les garanties accordées aux lanceurs d'alertes contre les abus observés sur les enfants (schéma),
- L'obligation de signaler ces abus (schéma) ainsi que des situations difficiles auxquelles l'enfant risque d'être exposé (schéma),

L'année dernière, la Tunisie fut le premier pays en dehors du Conseil de l'Europe à ratifier la Convention de Lanzarote pour la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants (schéma).

Avec une armada juridique aussi développée, notre rang avancé prend tout son sens. Attention toutefois! Au vu du classement annuel Kids Rights Index, il semble que nos acquis se retrécissent telle un peau de chagrin : En 2018, nous occupions la 9ème place (infographie), avant de reculer de 6 rangs en 2019. Aujourd'hui, nous sommes 17èmes, dépassés par l'Italie qui a réalisé un sursaut remarquable de 74ème à la 15ème place en une seule année.

Outre la pratique périlleuse des régles protectrices susmentionnées (parmi bien d'autres), certaines voix s'élèvent revendicant la révision du cadre légal lui-même pour s'adapter aux défis caractéristiques de cette nouvelle ère marquée par l'invasion des nouvelles technologies et par la mutation inquiétante de la criminalité.