La Violence Politique à l'Egard des Femmes Définie par La Législation Tunisienne

Demain, le monde "célèbrera" sa journée commémorative pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, un maux qui continue à sévir dans les sociétés patriarcales et modernes pour autant. 

Qu'entendons-nous dire par "violence" ? De nouveau, nous avons mis le cap sur la loi-organique n° 2017-58 du 11 août 2017, entrée en vigueur depuis bientôt 3 ans. D'aucuns considèrent ce nouveau cadre révolutionnaire de par ses définitions entre autres. 

D'emblée, la loi s'étale sur différentes manifestation de la violence à l'égard des femmes. Outre les abus physiques et sexuels, sont aussi repréhensibles les atteintes de nature morale (schéma) et économique (schéma). Plus loin encore, la violence peut être politique. 

Dans une jeune démocratie tourmentée par un "débat" partisan souvent musclé, la définition donnée par nos législateurs à la violence politique est quelque peu invraisemblable et exemplaire. Le septième tiret de l'article 3 stipule sans détours: 

العنف السياسي : هو كل فعل أو ممارسة يهدف مرتكبه لحرمان المرأة أو إعاقتها عن ممارسة أي نشاط سياسي أو حزبي أو جمعياتي أو أي حق أو حرية من الحقوق والحريات الأساسية ويكون قائما على أساس التمييز بين الجنسين

Violence politique : tout acte ou pratique fondé sur la discrimination entre les sexes dont l’auteur vise à priver la femme ou l’empêcher d’exercer toute activité politique, partisane, associative ou tout droit ou liberté fondamentale,

Et de rajouter dans son article 18 :  

Est puni d'une amende de mille dinars quiconque commet une violence politique. 

La peine est portée à six (6) mois d’emprisonnement en cas de récidive. 

C'est beau, quid de l'application? Et comment délimiter les responsabilités? 

Au regard de la modeste représentation de la femme à la tête de nombreux partis politiques et des syndicats, pour ne citer que ceux-là, il y a lieu de se demander si les activistes dépourvues de pareilles responsabilités ont clamé leurs droits politiques haut et fort, comme ce fut le cas à l'échelle ménagère en période de confinement (statistiques) ? A suivre!