Centres de Santé de Base : Déchets médicaux et seringues usagées

Nous repartons à la redécouverte de nos centres de santé de base (مستوصفات), première ligne de mire dans notre système de soins publics, ayant fait l'objet d'une étude pionnière conduite par 1121 observateurs sur les 264 délégations, coordonnés par l'association Mourakiboun, forte de son expérience cumulée dans le suivi en temps réel des scrutins électoraux.

Après avoir dressé un état des lieux du système de l'assainissement (infographie), nous nous invitons aujourd'hui au coeur même de ces centres dont la situation déplorable n'échappe à personne. Que disent les chiffres ?

S'agissant de la gestion des déchets médicaux, 14% de ces établissements sont dépourvus de corbeilles consacrées à tels ramas qu'il importe de séparer des autres. Quant aux seringues usées, vecteurs potentiels de maladies voire même d'épidémies à l'échelle locale, 1 centre sur 10 ne dispose pas de conteneur qui doit être y dédié pour se conformer aux normes de la sûreté.

Nous avons volontairement braqué les lumières sur ce qui ne va pas, car ces pourcentages maigres en apparence sont l'équivalent de quelques dizaines de CSB (Centres de Santé de Base - مراكز الصحة الأساسية) desservant des milliers de citoyens dans un pays ayant solonellement promis la garantie du droit à la santé dans sa nouvelle Constitution. Cela va sans rappeler que l'environnement, ce grand oublié, est concerné pour autant par le tri des déchets médicaux.

L'étude en question a profité au Ministère de tutelle même à l'époque (2018). Nous sommes bien curieux d'en savoir plus sur les actions et les politiques qui ont été décidées à la lumière du juteux rapport d'observation de Mourakiboun.

Au final, l'Etat en perte de vitesse depuis quelques décennies, continue à être épaulé par une société civile aussi engagée que créative, bien avant la crise du Covid-19 (voici des exemples illustrées qui ravissent). Puisse cette synergie s'enraciner davantage dans cette Tunisie réinventée!